Cette motion proposée par le président du Département demande à l’État de compenser les difficultés financières rencontrées par notre Département. Cette demande, en apparence banale, implique en réalité que les contribuables pallient les erreurs de gestion de nos dirigeants départementaux. Un air de déjà-vu, n’est-ce pas ? Rappelons-nous de la création de la part communautaire de la taxe foncière au sein de GPS&O, qui reposait sur un principe similaire.
L’origine de ces difficultés financières n’est pas un mystère. Premièrement, une anticipation défaillante de la crise de l’immobilier, qui, dans un contexte où les droits de mutation constituent la principale recette de cette collectivité, s’apparente à un manque de prévoyance flagrant. De plus, l’augmentation de 32% des dépenses d’investissement entre 2022 et 2023, malgré des prévisions de recettes en baisse, témoigne d’une gestion pour le moins hasardeuse. Sans oublier le quadruplement des subventions en six ans, pratique d’autant plus discutable que ces prévisions financières alarmantes étaient bien connues.
Cette motion appelle également à une plus grande autonomie pour le Département. Sur le principe, cette aspiration pourrait sembler légitime, en accord avec l’esprit des lois de décentralisation et de déconcentration, ainsi qu’avec le principe de libre administration. Toutefois, une plus grande autonomie doit impérativement s’accompagner d’un fonctionnement plus démocratique de nos instances dirigeantes. L’uniformité politique actuelle au sein du conseil départemental, où les 42 sièges sont occupés par des membres du même parti, soulève de sérieuses questions quant à l’équilibre démocratique de cette collectivité.
Pour toutes ces raisons, nous avons choisi de voter contre cette motion. Soutenir une telle initiative reviendrait à cautionner une pratique qui consiste à faire porter le poids de la mauvaise gestion des élus sur les épaules des contribuables.